Évaluer les projets d’adaptation : application aux Solutions d’adaptation côtière fondées sur les écosystèmes (WP3 ; LIENSs)

Duvat V., Hatton I., Burban L., Jacobée A., Vendé-Leclerc M., Stahl L., 2025. Assessing Nature-based Coastal Defense. Scientific Reports 15: 16798. https://doi.org/10.1038/s41598-025-96744-7

Les Solutions d’adaptation côtière fondées sur les écosystèmes (SacfN) sont de plus en plus utilisées pour réduire les risques climatiques, car elles sont considérées comme efficaces, peu coûteuses et rentables, faciles à mettre en œuvre, et sans regrets.

Cette étude remet en question cette vision positive qui prédomine dans la littérature scientifique et les discours officiels (UICN, Union Européenne, médias, etc.) en analysant 23 projets de SacfN dans les territoires d’outre-mer français, à l’aide d’un protocole d’évaluation ex post prenant en compte trois grandes dimensions : (1) les conditions favorisantes (contexte, gouvernance, financement, acceptabilité sociale), (2) la capacité de réduction des risques des SacfN (efficacité technique ; études, suivi et évaluation) et (3) les externalités qu’elles génèrent (co-bénéfices et inconvénients ; contribution plus globale à l’adaptation des territoires).

Les résultats obtenus sont les suivants : 80 % des projets analysés visent à réduire l’érosion côtière ; 47,8 % ont été mis en œuvre dans des espaces naturels ou ruraux ; 87,1 % incluent des actions de restauration des écosystèmes ; 82,6 % ciblent un seul écosystème et 51,7 % de ces projets des systèmes de plages/dunes ; 47,8 % sont portés par des acteurs publics ; tous ces projets s’appuient sur de multiples sources de financement. Les indices de performance adaptative (sur 100) varient de 39,4 % à 77,2 %. Les scores les plus élevés concernent la gouvernance et l’acceptabilité sociale, et les scores les plus faibles la capacité de réduction des risques. Aucun projet n’inclut une évaluation de la réduction des risques et n’a été calibré pour faire face aux risques futurs. Les obstacles à l’efficacité comprennent l’altération des conditions environnementales dans les zones urbaines et industrielles (qui condamnent les actions de restauration à l’échec) et le manque d’intégration de ces projets de SacfN dans une stratégie d’adaptation plus large. Nous avons constaté une sous-estimation des coûts de personnel et des difficultés à garantir un financement sur le long terme. Les obstacles à la mise en œuvre comprennent enfin le manque de soutien politique et d’implication de la population.

WP3 : De la réduction des risques à l’adaptation côtière 1