Des travaux de reconstruction des submersions marines associées à des cyclones et à des houles distantes sont réalisés à Mayotte et à La Réunion. En complément, les impacts d’événements cycloniques intenses sont étudiés (ex. : Chido à Mayotte) et un appui au renforcement des capacités de gestion de crise est apporté aux acteurs locaux (Saint-Paul). Les politiques et mesures d’adaptation côtière sont analysées à La Réunion, avec un focus sur les Solutions fondées sur la Nature déployées sur le littoral ouest.
Mayotte
Mayotte est un département français d’outre-mer situé au nord du canal du Mozambique. Cette île offre un laboratoire naturel unique pour étudier les interactions entre les récifs, les vagues et les côtes dans des conditions climatiques et océanographiques changeantes. L’île est entourée par l’un des plus grands systèmes lagonaires et de récifs barrières fermés au monde, dont la configuration géomorphologique module fortement la transformation des vagues, la dissipation d’énergie et l’hydrodynamique côtière. Les inversions saisonnières de la direction de la houle, combinées à des cyclones épisodiques et à des ondes de tempête, génèrent des conditions de forçage très variables, tandis que l’élévation continue du niveau de la mer amplifie les risques de submersion et d’érosion du littoral. La structure du récif et les écosystèmes associés jouent un rôle essentiel dans l’atténuation de l’énergie des vagues, mais leur capacité de protection est menacée à la fois par le changement climatique et les pressions anthropiques locales. La croissance rapide de la population de Mayotte et la concentration des infrastructures dans les zones côtières de faible altitude accentuent les vulnérabilités socio-environnementales. Ce site offre donc un contexte stratégique pour des analyses physiques, écologiques et sociopolitiques intégrées des risques côtiers et des voies d’adaptation dans les territoires insulaires tropicaux.

La Réunion

La Réunion est une île volcanique située dans le sud-ouest de l’océan Indien, à 800 km à l’est de Madagascar, avec de jeunes récifs frangeants (âgés d’environ 8 000 ans) répartis sur une ceinture discontinue de 25 km le long de sa côte ouest, couvrant une superficie totale de 12 km². Avec un indice récifal de 0,005, les récifs de La Réunion représentent la plus petite zone corallienne des départements français d’outre-mer (à titre de comparaison, celle de Mayotte est de 4). Leur faible largeur (< 500 m) et leur faible profondeur (~ 1 m) en font un laboratoire naturel à échelle humaine pour étudier le rôle des récifs comme barrière naturelles et étudier les interactions entre les récifs et les vagues. L’île est exposée à des événements extrêmes occasionnels, tels que des cyclones (par exemple Garance en 2025, Belal en 2024) ou de fortes houles saisonnières hivernales provenant du sud (par exemple en juillet 2022, lorsque la hauteur significative des vagues a atteint 7 m), qui menacent les récifs, réduisent l’atténuation de l’énergie des vagues et provoquent des submersions et l’érosion côtière. La santé des récifs, la biodiversité, la biogéochimie, la physique, la propagation des vagues à travers les récifs et la morphodynamique des plages font alors l’objet d’une surveillance à long terme dans la plus grande unité récifale (8 km de long, 500 m de large). Ce site est reconnu par l’infrastructure de recherche littorale et côtière ILICO comme un site instrumenté pour l’étude de la résilience des récifs face aux pressions anthropiques, aux forçages météorologiques et océanographiques dans un contexte de changement climatique.
