Polynésie française

Atoll de Rangiroa, archipel des Tuamotu

Rangiroa est l’un des plus grands atolls du monde, situé dans l’archipel des Tuamotu en Polynésie française, au nord-est de Tahiti. Il se compose d’un anneau d’îles coralliennes de faible altitude entourant un vaste lagon peu profond. Il s’étend sur 80 km de long et 32 km de large, avec un lagon de 1 446 km² et une profondeur maximale de seulement 35 m. L’atoll est composé d’environ 240 motu séparés par plus de 100 chenaux étroits, avec une superficie totale de 79 km² répartie sur plus de 400 îlots. Son lagon, relié à l’océan par les passes de Tiputa et d’Avatoru, peut générer des vagues courtes et des houles pendant les périodes de mer agitée. Au total, 9  îles sont habitées en permanence. Le population est de 3000 habitants environ, tandis que la plupart restent à l’état naturel ou sont peu utilisées. Avec des altitudes de quelques mètres seulement au-dessus du niveau de la mer, Rangiroa est très exposé à la submersion marine et à l’élévation du niveau de la mer. Les cyclones sont rares, mais des événements tels que Orama-Nisha (1983) ont produit des vagues pouvant atteindre 9 m et des ondes de près de 2 m sur le récif sud. L’hydrodynamique de l’atoll est complexe. Les faibles amplitudes de marée s’associent à trois régimes de vagues principaux : de fortes houles du sud-ouest et des vagues sud-sud/est pendant l’automne et l’hiver austral, et un régime mixte de vagues nord-nord/ouest et sud-sud/ouest plus faibles et plus fréquentes en été. Certains de ces régimes de vagues peuvent générer de longues vagues dans le lagon, affectant la configuration. De plus, les alizés et les vents épisodiques tels que le Mara’amu créent des vagues courtes à l’intérieur du lagon, rendant les causes des submersions multiples et interdépendantes.

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Logo du Noun Project créé par Adrien Coquet (flèches), Alviany (satellite), artworkbean (onde de surface), Joey Hiller (vagues), Esya Am (vent).

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Atoll d’Anaa, archipel des Tuamotu

L’atoll d’Anaa est de taille réduite et il ne possède pas de passe. Il compte près de 500 habitants et fait partie de la même commune que celui de Faaite.

Anaa présente un intérêt majeur dans le projet FUTURISKS, d’une part parce qu’il a été dévasté par deux cyclones puissants en 1906 et en 1983, qui ont détruit le village de Tukuhora et engendré deux relocalisations successives, et d’autre part, parce que les acteurs locaux combinent différentes mesures d’adaptation côtière (relocalisation sur une zone de récif ancien relativement élevée, habitat anticyclonique surélevé, ingénierie lourde, Solutions fondées sur la Nature).

Océan Pacifique

Nouvelle-Calédonie

Plusieurs études de cas interdisciplinaires sont réalisées en Nouvelle-Calédonie :

– En Province Sud, sur la Grande Terre, des travaux sont menés dans le Grand Nouméa (2/3 de la population) et dans la commune de Bourail (La Roche Percée, Poé). Ils consistent principalement en une évaluation des risques côtiers actuels à futurs et des mesures d’adaptation côtière mises en place.

– En Province Nord, sur la Grande Terre, plusieurs équipes travaillent sur les communes de Touho, de Ponérihouen et de Poindimié. Les risques côtiers actuels à futurs et les mesures d’adaptation côtière déjà appliquées sont évalués, et un travail de co-construction d’un plan local d’adaptation est réalisé (à Touho).

– Dans la Province des Iles Loyauté, le site d’Ouvéa été choisi au regard du degré de préoccupation élevé de la population et des acteurs locaux pour l’érosion côtière. Celle-ci a été quantifiée sur 67 ans, elle sera projetée dans le futur, et l’efficacité de différentes mesures d’adaptation sera testée afin d’apporter un soutien aux actions locales d’adaptation.

 

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Sites d’étude en Nouvelle-Calédonie

Atoll d’Ouvéa, Iles Loyauté

Située sur la ride des Loyauté, à 100km de distance de l’île principale de Nouvelle-Calédonie et bordée au N-E par la fosse de subduction du Vanuatu, l’île est formée d’un atoll soulevé. Par le jeu de la tectonique, une bascule le long de l’axe Est-Ouest a participé au soulèvement sur le bord Est de l’ancienne couronne récifale construit sur la période Pliocène à Pléistocène et formant un bourrelet remarquable culminant à 40m. Vers l’Ouest, cette bascule a provoqué la disparition sous les eaux de l’ancien lagon et de sa couronne récifale, dont les Pléiades du Sud et du Nord marquent l’emplacement. La superficie d’Ouvéa atteint 132km2, dont 60 % de la surface émergée de l’île se trouve en dessous de 10 m d’altitude. Ses formations littorales se manifestent par des systèmes de cordons sableux et marais partiellement asséchés, reliques d’anciennes lagunes et chenaux. La lagune ouverte de Lékiny (Fassi) au Sud, et celle de Saint-Joseph (Hnyimëk) au Nord, cette dernière en voie de régression, témoignent des stades d’évolution de ces systèmes. Le bassin Pacifique Sud-Ouest propice à la cyclogenèse participe à la formation de fréquentes dépressions tropicales évoluant parfois en cyclone. Les conditions extrêmes peuvent participer à la submersion catastrophique des anciens marais, comme lors du cyclone de 1951. La forte concentration des activités et des habitations au sommet et en arrière du cordon dunaire, un héritage de l’organisation coutumière, des migrations polynésiennes et de l’histoire plus récente coloniale et missionnaire, augmente la vulnérabilité des habitants au risque de submersion marine.