Évaluation de l'habitabilité future des atolls (WP1, WP3, WP4 ; thèse de Mirna BADILLO, BRGM, LIENSs)
Badillo-Interiano, M., Rohmer, J., Le Cozannet, G., and Duvat, V. Assessing atoll island future habitability in the context of climate change using Bayesian networks, EGUsphere [preprint], https://doi.org/10.5194/egusphere-2024-3884, 2025.
Résumé: Les îles d’atoll sont particulièrement vulnérables face aux impacts du changement climatique, notamment l’élévation du niveau marin, l’intensification d’évènements météo-marins extrêmes, ainsi que le réchauffement et l’acidification des océans. Une approche récente pour évaluer ces risques consiste à utiliser des méthodes d’expertise multicritères. Ces approches peuvent servir de base au développement de réseaux bayésiens, capables d’intégrer à la fois les connaissances des experts et les incertitudes, afin de réaliser des évaluations des risques climatiques. Dans ce travail, nous utilisons le modèle conceptuel et les connaissances d’experts de Duvat et al. (2021), qui ont évalué les risques futurs pour l’habitabilité de quatre îles d’atoll dans les océans Indien et Pacifique. L’objectif est de discuter les avantages et les limites de l’approche bayésienne appliquée aux petites îles.
Les principaux avantages de cette approche sont le traitement explicite des incertitudes et la possibilité d’interroger les connaissances d’experts de manière non triviale. Par exemple, elle permet non seulement d’évaluer les risques pour l’habitabilité et leurs incertitudes futures, mais aussi d’explorer des problèmes inverses, tels que l’identification des facteurs susceptibles de dépasser certains seuils critiques. Nos résultats suggèrent que, bien qu’exigeant un certain niveau d’expertise technique, les réseaux bayésiens pourraient être utilisés pour évaluer les risques liés au changement climatique et soutenir l’adaptation au climat.

Probabilité du risque pour l’habitabilité dans les scénarios RCP 2.6 et 8.5 en 2050 et 2090 pour les quatre îles. En 2050, Malé, Tabiteuea et Nolhivaranfaru présentent un risque faible à modéré, légèrement plus élevé sous le RCP 8.5. En revanche, le risque pour l’habitabilité est plus élevé pour Fogafale que pour les autres îles. En 2090, le risque reste faible à modéré sous le RCP 2.6 sauf à Fongafale (modéré à élevé). Dans le scénario RCP 8.5, toutes les îles pourraient connaître des niveaux de risque modérés à élevés.
Mortalité hydro-climatique dans les Outre-mer depuis 1950 (WP1 ; LAGAM)
Leone F., Coulon A., Libner E., Nérin N., Battut S., Victoria Bigot V., Candela T., Defossez S. (2024). Mortalité et aléas hydro-climatiques dans les outre-mers français depuis 1950 (Guadeloupe, Martinique, Nouvelle-Calédonie). Espace populations sociétés, 2023/3-2024/1 | 2024, DOI : https://doi.org/10.4000/12tq0
Cet article analyse les lieux, les causes, les circonstances de décès et les profils des victimes induites par des aléas hydro-climatiques, dont les cyclones, en Guadeloupe (101 décès), Martinique (102) et Nouvelle Calédonie (59) depuis 1950. Il repose sur un nouveau référentiel géo-historique construit à partir d’archives et d’enquêtes de terrain. Il permet d’établir des comparaisons, de montrer des évolutions, de souligner des spécificités territoriales et des comportements à risque en nette évolution. Un certain nombre d’enseignements se dégagent pour guider la prévention des risques sur les trois territoires, en particulier lors des saisons cycloniques, mais pas seulement.

Localisation des décès directement imputables à des aléas hydro-climatiques en Guadeloupe, Martinique et Nouvelle-Calédonie. Répartition par type d’aléa.